"Double Happiness" de Justin Lee

« Double Happiness » de Justin Lee

A l’occasion du festival « Singapore Art Week », le Pop Art est mis à l’honneur au Visual Arts Centre de Dhoby Ghaut.

Pour la première fois à Singapour, l’exposition « Instant Fame, the best of Pop Art in Singapore », présente dans un même espace les œuvres de plusieurs artistes locaux. Une trentaine de tableaux et quelques objets signés Andre Tan, Justin Lee, Leo Liu Xuanqi, Billy Ma, Stefanie Hauger, TR853-1 (TraseOne) et Iskander Walen sont ainsi exposés au Visual Arts Centre de Dhoby Ghaut jusqu’au 22 janvier.

Le Pop Art est un courant encore discret à Singapour. Selon Keng Hock Pwee, l’un des organisateurs de l’exposition, environ une dizaine d’artistes en auraient fait leur spécialité. « A Singapour, les artistes de Pop Art sont à la fois influencés par la culture populaire de l’Ouest et de l’Est et utilisent dans leur œuvres les images qu’ils voient autour d’eux », explique le propriétaire de la galerie Utterly Art.

C’est ainsi par exemple que le Singapourien Andre Tan s’inspire de personnages de dessins animés japonais comme Hello Kitty, Doraemon ou Astroboy et détourne en même temps le célèbre logo de la marque Visa.

"Her World" d'Andre Tan

« Her World » d’Andre Tan

« L’humour, raconte Keng Hock Pwee, est aussi beaucoup utilisé à Singapour par les artistes pour faire passer leur message ». Comme le fait Leo Liu Xuanqi avec son petit canard jaune ou encore le taggeur TraseOne avec ses selfies.

"Life is beautiful" de Leo Liu  Xuanqi

« Life is beautiful » de Leo Liu Xuanqi

Pour Iskander Walen, l’autre organisateur de l’événement et exposant lui-même, « ces artistes peuvent concurrencer les meilleurs artistes dans le monde ». « Singapour est un pays jeune, plus jeune que le Pop Art et ce mouvement tend à se développer ici à un très haut niveau, avec des technologies de pointe », poursuit-il. Et d’ajouter, « Singapour comme le Pop Art sont fascinés par les mêmes choses : les marques, les célébrités, la société de consommation… »

"Instant Fame" d'Iskander Walen

« Instant Fame » d’Iskander Walen

Le public semble de plus en plus enthousiaste et réceptif. « Au cours de la dernière décennie, l’intérêt pour toutes les formes d’arts a significativement augmenté à Singapour -grâce à l’afflux de foires et d’événements autour de l’art », explique l’un des artistes de l’exposition, Andre Tan. « Je suppose que le Pop Art est pour le public attractif et facile à comprendre, à assimiler et à accepter », conclut-il.

Tiger and Thylacine

Un Tigre et un Thylacine. ©Marina Bay Sands

C’est un voyage dans le temps à la découverte des plus beaux trésors de la nature qu’offre la nouvelle exposition « Treasures of the Natural World » qui vient d’ouvrir ses portes à l’ArtScience Museum.

Environ 200 pièces de collection d’une richesse scientifique inestimable appartenant au Natural History Museum de Londres sont exposées jusqu’au 29 avril prochain dans le célèbre musée à la fleur de lotus. Certaines sont même présentées pour la première fois en Asie, comme une collection de coléoptères que le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace a recueillis lors d’une expédition à Singapore, en Malaisie et en Indonésie au 19ème siècle.

©Marina Bay Sands

Squelette d’un tigre à dents de sabre. ©Marina Bay Sands

Parmi ces divers trésors, on trouve un extrait manuscrit du livre « De l’origine des espèces » écrit par Charles Darwin ainsi que la tortue de compagnie du naturaliste mais aussi une tête de girafe empaillée, les plus longues cornes du monde d’un buffle d’eau, le squelette d’un tigre à dents de sabre, un chat momifié ou encore un fragment de météorite et une améthyste que l’on dit maudite… Bref, des objets uniques qui racontent l’histoire de notre planète, de notre humanité.

Le célèbre Dodo de l'île Maurice. ©Marina Bay Sands

Le célèbre Dodo de l’île Maurice. ©Marina Bay Sands

« L’exposition emmène les visiteurs dans un voyage de découverte, à travers les siècles, depuis le siècle des Lumières au 18ème siècle jusqu’à nos jours, montrant comment les premiers explorateurs, les collectionneurs et les scientifiques ont révolutionné notre compréhension de la nature », précisent les organisateurs.

Mais ces joyaux de la nature ancienne nous interpellent au présent. « Treasures of the Natural World » veut enfin donner à ses visiteurs l’envie d’apprécier les trésors de la nature qui nous entoure aujourd’hui. Pour que l’Odyssée continue…

"The Long Ride from Singapore", Philip Iau. Ed.Marshall Cavendish

« The Long Ride from Singapore », Philip Iau. Ed.Marshall Cavendish.

A l’occasion d’Octobre rose, mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, le livre « The long ride from Singapore », raconte le voyage de deux chirurgiens partis à moto à travers l’Asie afin notamment de sensibiliser le public au cancer du sein des femmes asiatiques.

C’est le récit d’un long voyage de Singapour à Stockholm réalisé à moto par deux chirurgiens spécialistes du cancer du sein. L’un est singapourien, Philip Iau, également l’auteur de ce livre, « The long ride from Singapore », tout juste publié aux éditions Marshall Cavendish, l’autre est suédois, Mickael Hartman. Tout deux travaillent au National University Hospital de Singapour.

L’idée de ce voyage est partie d’un constat fait par le Suédois qui « a vu en un an plus de cancers du sein à un stade avancé à Singapour qu’il n’en a vus en dix ans à Stockholm », explique le Professeur Iau.

Et même si les hôpitaux sont d’excellente qualité, les équipements très bons et qu’il existe un programme de dépistage, les femmes viennent tardivement consulter. « Elles viennent avec un cancer déjà avancé », ajoute le spécialiste singapourien.

C’est « culturel » et « très asiatique » conclut-il.

Un long périple réalisé en 2014

Les deux chirurgiens décident alors de sillonner l’Asie à moto en 2014 afin de mieux comprendre ce que cela veut dire que « d’être une femme asiatique en Asie avec un cancer du sein ».

Le Suédois Mickael Hartman.

Le Suédois Mickael Hartman.

Ils parcourent donc pendant 100 jours, environ 23.000km en passant par 17 pays et en s’arrêtant notamment en Malaisie, en Thaïlande, en Chine, au Kazakhstan et en Ouzbékistan.

Au cours de ce périple, ils rencontrent des médecins mais aussi des patientes souffrant ou ayant souffert d’un cancer du sein et leurs proches. Ils recueillent des témoignages poignants comme celui de cette femme à Penang qui a mis deux ans avant de se faire soigner de peur que son mari la quitte. Elle ne lui en a d’ailleurs jamais parlé.

Philip Iau et Mickael Hartman à Samarcande, en Ouzbékistan.

Philip Iau et Mickael Hartman à Samarcande, en Ouzbékistan.

Le cancer, une fatalité

Le cancer serait vu comme une fatalité en Asie. « La croyance veut que si vous avez un cancer, vous êtes impuissant face à Dieu qui l’a décidé parce que vous ou votre famille avez fait quelque chose de mal », raconte Philip Iau précisant que « c’est vu comme une punition donc c’est tabou, alors vous ne parlez pas de votre cancer ou vous n’allez pas chercher à savoir si vous en avez un. »

Alors les femmes se font peu dépister. « A Singapour, elles doivent faire une mammographie une fois tous les deux ans, donc en dix ans, elles devraient en faire 5. Or le pourcentage de femmes ayant fait une mammographie en dix ans est de 40% et de 12% pour celles qui en ont fait plus d’une », souligne le Professeur Iau avant de conclure « la majorité des femmes ne vient pas même si elles sont invitées à venir. »

« The long Ride from Singapore »

Two surgeons on a Motorcycle Journey Across Asia for Cancer,

Philip Iau, Ed.Marshall Cavendish.